Une tendance prend de plus en plus de place dans le monde du business et du marketing : la fausse notoriété. Tu sais, ces entrepreneurs ou coachs qui affichent fièrement sur leur site ou leurs réseaux : « J’ai été invité sur le plateau de BFM TV pour parler du succès fulgurant de mon business ! ». Ca marche tout aussi bien avec les articles Forbes ou Le Figaro. Sauf que quand tu grattes un peu, tu découvres que ce n’est pas BFM qui est venu les chercher… mais eux qui ont sorti le chéquier. Forcément, ça change toute la perspective.
Comment tout commence : la fausse reconnaissance
Tout part souvent d’un email flatteur : « Bravo ! Votre entreprise a été sélectionnée parmi les 30 plus innovantes de l’année ! ». Le genre de message qui fait plaisir, jusqu’à ce qu’on lise la suite : « Pour apparaître dans notre article, il suffit de régler des frais de $2,500. »
Oui, tu as bien lu : il faut payer pour être « sélectionné ». Et si tu refuses, quelques jours plus tard, on t’envoie une offre « exceptionnelle » à 1,500 $, preuve que leur but n’était pas vraiment de célébrer ton succès.
Le cas typique : une notoriété de pacotille
Prenons l’exemple d’un entrepreneur très visible sur YouTube : Alec Henry. Sans préjuger de ses compétences, son site et ses vidéos affichent fièrement les logos de Forbes, BFM TV, Le Figaro ou encore La Tribune. De quoi asseoir une autorité instantanée.
Sauf qu’en réalité, ces apparitions ne sont pas des interviews journalistiques, mais des publications payées via une agence de communication : Media France. Le fameux logo Forbes by Media France en bas de l’article est la preuve.
Autrement dit, Forbes n’est jamais venu frapper à la porte : c’est lui qui a payé pour y être.
Pourquoi c’est problématique
Le problème, ce n’est pas de payer pour de la visibilité. C’est de faire croire qu’elle a été méritée.
Quand on dit « j’ai eu la chance d’être interviewé par Forbes », alors qu’on a simplement acheté l’espace, c’est de la publicité déguisée. Et c’est de la malhonnêteté intellectuelle.
Cette pratique brouille la frontière entre journalisme et communication, et surtout, elle trompe le public. Les gens pensent que Forbes a validé son expertise, alors qu’il s’agit simplement d’un placement publicitaire payé.
Les conséquences pour la crédibilité
Le pire, c’est que ces stratégies finissent par nuire à toute une industrie. Les vrais entrepreneurs, ceux qui travaillent dur et qui sont légitimement invités dans les médias, voient leur crédibilité dévaluée. On en vient à penser que tout le monde triche, que tout est fake.
Or, dans le branding, la confiance est tout. Mentir, même un peu, pour paraître plus gros ou plus connu qu’on ne l’est, c’est une stratégie à très court terme. À long terme, tu perds la seule monnaie qui compte vraiment : la réputation.
Ce qu’il faut retenir
Faire du marketing éthique, c’est aussi être transparent. Tu peux tout à fait payer pour une publi-interview, tant que tu le dis clairement. Tu peux construire ta notoriété, mais pas l’acheter en douce.
Parce qu’à partir du moment où tu mens à ton audience, tu n’as plus d’audience… tu as des victimes.
Alors la prochaine fois que tu vois quelqu’un se vanter d’être passé chez Forbes, BFM ou Le Figaro, pose-toi la question : est-ce que c’était une interview… ou une facture ?
Conclusion : La transparence est une stratégie marketing sous-estimée. Elle ne te rendra peut-être pas « famous » du jour au lendemain, mais elle t’assurera quelque chose de bien plus rare en 2025 : la confiance de ton audience.